« L’OMC devra jouer un rôle crucial en aidant les PMA (pays les moins avancés) dans leurs efforts pour faire face aux conséquences sanitaires mais aussi économiques de la pandémie ». Tel est le plaidoyer fait par madame le Ministre du Commerce et des PME, Assome Aminata DIATTA, lors de  la réunion virtuelle  ministérielle du Groupe consultatif des PMA à l’OMC, tenue le 19 Octobre 2021. Cette rencontre a été organisée, en vue de préparer la 12 ème Conférence Ministérielle de l’OMC,  Organe suprême, prévue à  Genève, du 30 novembre au 03 décembre 2021.

Madame le Ministre a par ailleurs mis l’accent, au nom de la délégation du Sénégal, sur les positions  portant, entre autres sujets, sur les négociations relatives à l’agriculture,  les subventions aux pêcheries, au reclassement des PMA. 

La réunion a  aussi permis  aux différents  Ministres de faire le point sur les progrès réalisés concernant les négociations à l’OMC sur les questions d’intérêt prioritaire des PMA : subventions à la pêche,  agriculture,  Traitement Spécial et Différencié (TSD), ADPIC, commerce des services, commerce électronique, etc.

Dans son allocution, Madame le Ministre a cité le Rapport 2020 de la CNUCED sur le ralentissement économique dans les PMA, dû à la COVID : « entre 2019 et 2020, les prévisions de croissance économique des PMA ont été fortement révisées à la baisse, passant de 5,1 à -0,4 %. Cette révision à la baisse devrait entraîner une réduction de 2,6 % du revenu par habitant dans ces pays et une diminution du revenu moyen dans 43 des 47 PMA ». C’est pour ces raisons que l’OMC devra jouer un rôle crucial en aidant les PMA dans leurs efforts pour faire face aux conséquences sanitaires mais aussi économiques de la pandémie. « Il est important d’obtenir une réponse rapide et efficace face, à la pandémie Covid-19 en soutenant la proposition de l’Afrique du Sud et l’Inde portant dérogation aux ADPIC pour l’accès équitable aux vaccins ».

En outre, le Traitement Spécial et Différencié demeure un pilier fondamental de l’OMC et « devrait légitimement être érigé en priorité, pour nous PMA, en vue d’assurer une transformation structurelle de nos économies surtout en cette période de crise sanitaire » a-t-elle soutenu.

Relativement aux subventions à la pêche, le Sénégal a «  rappelé que l’exclusion totale du secteur de la pêche artisanale et à petite échelle du champ d’application du texte constitue une forte demande pour les PMA.  Notre pays veut aussi la conclusion d’un Accord ambitieux sur l’élimination des subventions qui contribuent à la pêche illégale, non déclarée et non réglementée ainsi que celles qui contribuent également à la surcapacité et à la surpêche » a-t-elle ajouté.

En ce qui concerne les négociations sur l’agriculture, le Sénégal soutient « l’élimination des mesures de soutien interne qui entraînent des distorsions dans les échanges de produits agricoles ».  

Sur le reclassement des PMA, il faut « envisager d’accorder à un pays qui ne figure plus sur la liste des PMA, les mesures de traitement spécial et différentié et les dérogations dont bénéficient les PMA, pour une durée appropriée ». Il faut proroger les mesures de soutien existantes liées au commerce pour une transition à compter de la sortie de la catégorie des PMA.