Projet de «marchés à terme», construction de chambres froides, fonctionnement du Marché d’intérêt national
Tournée les 15, 17 et 18 mars 2022 de Madame le Ministre du Commerce et des PME Aminata Assome DIATTA, pour une meilleure prise en charge des producteurs dans les régions de Dakar, Thiès, Louga et Saint-Louis. Elle a été accompagnée par le Secrétaire Général Samba NDAO, le Directeur du Commerce intérieur Oumar DIALLO, la Directrice de l’Administration General et de l’Equipement Madeleine Suzanne LO, le Directeur des PME Seydina Ababacar Sadikh NDIAYE, le Directeur général de l’ARM Amadou Abdoul SY, de conseillers techniques ……
1) Les étapes
Elle s’est tour à tour, rendue a Diogo chez les producteurs, surtout d’oignon, de chou, Mboro, Notto Ngouye Diama, Kayar, Bayakh, sangalkam dans les Niaye (pomme de terre) ; Tieppe, Lompoul (dpt de kebemer) , Potou ; Boubé (Podor)
Dans la journée du 15, sur place les producteurs se sont félicités des réussites enregistrées dans le domaine de la régulation et ont salué les débuts d´une campagne de commercialisation prometteuse pour les filières carotte et pomme de terre. Ils ont par ailleurs exprimé leurs inquiétudes pour la filière oignon dont l´offre reste importante et l´écoulement très lent. Ils ont égrené des doléances qui tournent autour du renchérissement des coûts des intrants et du manque d’infrastructures de stockage.
Aussi ont-ils soulevé des problèmes de transformation causant le pourrissement de légumes ; cherté du gasoil, de l’engrais dont le sac peut coûter jusqu’ à 35 mille f cfa ; manque d’infrastructures, notamment de chambres froides….D’autres ont souhaité une augmentation des surfaces à emblaver, également des subventions, des lignes de crédit.
A Fass Boye, entres autres expériences présentées, la production de farine de Niebe pour préparer le pain, le couscous fait a base du mais local, etc… L‘Union maraîchère de Fass Boye (filière carotte, oignon etc) a salué le gel des importations permettant aux acteurs de vendre une bonne partie de leurs productions. « L’oignon et la pomme de terre importés ne sont plus dans le marché au profit de la production locale» a-t-elle souligné.
A Sangalkam, la Fédération des Producteurs Maraichers des Niayes (FPMN) a expliqué au Ministre le partenariat qu’elle entretient depuis deux ans avec un agrobusiness fournissant à leurs membres des semences et intrants de pomme de terre et qui achète la récolte à 200 000 F la tonne.
Aminata Assome DIATTA pour sa part les a rassurés car le Président de la République a un seul objectif, l’autosuffisance. « Pour cela nous avons besoin de soutenir les producteurs à produire davantage en réglant le problème de la commercialisation. Le Chef de l’Etat a doté le ministère en charge du commerce d’une ligne de financement de deux milliards de francs CFA pour la construction de chambres froides et de magasins de stockage. « Nous travaillons avec trois sociétés privées qui sont assez avancées, car nous voulons une gestion efficace des infrastructures », a confié madame le Ministre.
Dans la journée du 17 mars, Madame le Ministre a fait les étapes de THieppe (département de Kébémer), Potou (département de Louga) , Mbanne ( département de Dagana ). Il a été constaté la difficile cohabitation entre les différentes zones de production et celle entre les agrobusiness et les petits producteurs.
La journée du 18 mars a commencé par l’escale à la plate-forme de commercialisation de l’oignon de Boubé (Podor) ou les nouvelles doléances sont la mise en place d´un fonds de commercialisation, le renforcement des infrastructures de stockage et l´espacement de la production.
Elle s’est poursuivie à Rosso Bethio avec la visite d’une unité de transformation de riz, d’une exploitation de tomate en période de pré-récolte, de la plate-forme de commercialisation d’oignon de Rao.
2) Pouvoir d’achat
«Le Sénégal a pris toutes les mesures afin protéger le pouvoir d’achat». Ainsi a rassuré madame le Ministre car la guerre en Ukraine a entraîné des tensions sur les prix, plongeant tous les pays dans l’incertitude. Au Sénégal «Nous travaillons en étroite collaboration avec les commerçants. Par exemple pour la pomme de terre, seule la production locale est écoulée sur le marché».
Outre la guerre en Ukraine, madame le ministre est largement revenue sur les efforts fournis par l’Etat du Sénégal pour la conservation et la commercialisation des produits horticoles, initiation d’un projet de «marchés à terme», le fonctionnement du Marché d’Intérêt National.
Des concertations permanentes sont organisées avec le ministère des finances pour atténuer l’impact négatif de la guerre sur l’approvisionnement du pays. C’est pourquoi nous devons préserver nos récoltes et travailler pour sécuriser notre consommation
Renforcer la régulation du marché
Au cours des échanges à Thieppe et à Potou, les producteurs se sont plaints de la concurrence déloyale de l’agrobusiness sur le marché national. Ils demandent à l’Etat de les aider à trouver un moyen d’écouler leurs productions. Aminata Assome DIATTA a fait savoir aux producteurs, que des mesures ont été déjà prises, pour l’arrêt de l’importation de l’oignon. Toutefois des concertations ont souvent lieu avec les opérateurs disposant d’infrastructures de stockage, pour leur retrait du marché national en attendant que les petits producteurs puissent écouler leurs productions. « Nous travaillons à trouver un juste milieu afin de ne pas porter préjudice aux différents acteurs » a-t-elle souligné.
L’étape de Mbane est marquée par la visite d’une exploitation d’un agrobusiness qui a stocké 54000 tonnes de pomme de terre en attendant que les petits producteurs puissent écouler leurs productions. Tel est un modèle de régulation entre agrobussiness et petits producteurs.
Le ministre a été informé de la mise en valeur par le même acteur d´une exploitation importante de banane sur plus de 100 hectares.
4) Rendre fonctionnel le Marché d’Intérêt National de Diamniadio ( MIN).
A Potou dans la région de Louga, le 17 mars 2022, madame le Ministre du Commerce et des PME a annoncé, le démarrage, dans les prochains jours, de la phase d’exploitation du Marché d’Intérêt National (MIN) ayant pour objectif la conservation des productions agricoles. « Le Marché d’Intérêt National, couplé à la Gare des Gros Porteurs, servira de centre de groupage et d’approvisionnement», a-t-elle expliqué.
Le MIN a pour objectif de contribuer à booster le volume des exportations à travers une meilleure commercialisation des productions agricoles et horticoles. Il a une superficie de 24 ha, comprenant 137 magasins de 75 à 150m2, un laboratoire phytosanitaire ; des chambres froides communes pouvant avoir une capacité de 750m2.
« Aujourd hui, toutes les chambres froides et les magasins de stockage disponibles au niveau du Marché d’Intérêt National ont déjà été réservés par les producteurs» a confié l’Autorité.
5) Des marchés à terme pour aider les producteurs
Madame le ministre du Commerce et des PME a initié le projet sur les marchés à terme devant aider les producteurs à ne plus connaître des difficultés de commercialisation de leurs produits, les encourager à mieux produire et réduire les pertes post- récolte. Le projet s’appuiera sur le Marché d’Intérêt national, pour son expérimentation, en 2022. Il arrange, à la fois, les producteurs, les transformateurs, mais également les commerçants et consommateurs. « Les marchés à terme permettent aux producteurs de vendre leurs productions avant même le démarrage des activités de récolte. Les prix sont fixés, et à partir de ce moment, les commerçants peuvent acheter la production. Ainsi, la transaction physique se fera plus tard. Ils permettent aussi aux transformateurs et aux commerçants, de disposer de stocks à un prix bien déterminé», a-t-elle assuré.
6) CIRIZ et la subvention du riz paddy
Le CIRIZ a apprécié à sa juste valeur la décision du Gouvernement de subventionner le prix du riz paddy de 32 FCFA permettant de fixer son prix à 162 FCFA le kg. En accord avec les acteurs et leur cadre organisationnel, des concertations sont engagées pour voir le système à mettre en place, en vue de l’opérationnalisation de cette mesure avant la prochaine campagne de commercialisation du riz.
7) Campagne de la tomate
La campagne tomate se passe normalement avec un respect du protocole de collecte et de transformation entre les producteurs et les industriels. Toutefois, les acteurs sont confrontés à des baisses de rendement risquant d’avoir des impacts négatifs sur les acquis de la filière.
8) Rencontre pour le financement des coopératives
Les coopératives de producteurs horticoles viennent d’être mises en place dans le contexte post COVID. Elles ont un statut juridique codifié par l’OHADA en sociétés coopératives. Elles doivent prendre en charge la contractualisation allant de l’approvisionnement a la commercialisation. Un atelier avec les partenaires techniques et financiers devra réfléchir sur les modalités pratiques de financements des activités des coopératives à travers la contractualisation.
9) Transformation des produits agricoles
Madame le ministre du Commerce et des PME a instruit le Directeur des Petites et Moyennes Entreprises à travailler avec l’ARM et l’ITA afin de trouver une solution heureuse à la transformation des productions agricoles.
10) Réunion de suivi au cabinet le 21 mars 2022
Afin d’harmoniser et d’organiser la commercialisation de la filière oignon, le Ministère du commerce et des PME compte lancer une opération d’urgence nationale consistant à sécuriser le pouvoir d’achat à travers des mesures d’accompagnement, l’ouverture du marché d’intérêt national et le lancement d’une campagne de communication sur les problèmes liés à la commercialisation des produits.
Selon les commerçants, l’Etat doit réorganiser la commercialisation de la filière oignon en sécurisant les achats et les ventes afin de faciliter l’approvisionnement à travers les plateformes, ce qui permettra d’écouler rapidement la production.