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BILAN DE LA CAMPAGNE HORTICOLE 2021 /2022

Evaluer les performances par filière et par zone, définir un plan de régulation par zone entre agrobusiness et agriculture familiale et dégager des perspectives pour la prochaine campagne, ont été quelques objectifs de l’atelier du 29 Novembre au 1 Décembre 2022 portant bilan de la campagne 2020 / 2021 avec la coordination du Directeur Technique Babacar Sembene. L’initiative a été prise par l’ARM en collaboration avec le Feed The Future Sénégal Nafore Warsadji. C’était en présence des directions étatiques (ARM, DHORT, ORSRE, SEMIG, FNDASP) ;  des interprofessions (oignon, pomme de terre, carotte et chou), des commerçants ; des prestataires de services ; de cabinets d’études, de La Banque Agricole ; de BAY SEEDO…… entre autres

Quelques statistiques de la campagne de commercialisation horticole au Sénégal ont été données par le Secrétaire General Samba NDAO représentant le Ministre Abdou Karim FOFANA. La production d’oignon avoisine 400.000 tonnes en 2021 ; celle de pomme de terre a atteint 122.000 tonnes. La production de carotte est estimée à 30.000 tonnes. Le Secrétaire General est revenu sur les différentes actions de l’Etat qui ont accompagné la progression de la production par des investissements conséquents : le programme de distribution d’intrants (semence et engrais) ; l’opérationnalisation  du SRE ; la mise en service du marché d’intérêt national ; le programme de construction d’infrastructures de stockage 2022 2024. A ce propos, « Cinq plateformes seront installées dans les zones de Mbane, Ndiaye Mberesse (Dagana), Rao (St Louis), Ngoméne (Pout), Ross Bethio (St Louis) et une chambre froide d’une capacité de 1500 tonnes à Fass Boye. D’autres projets de renforcement des capacités de stockage et de conservations sont en cours avec des acteurs du secteur privé ».

Pour sa part, le Directeur General de l’Agence de Régulation des Marchés (ARM) Amadou Abdoul SY, a rappelé que le Sénégal est un grand importateur de pommes de terre en Afrique. Chaque année, ce sont plus de 80 000 tonnes qui viennent essentiellement de l’Europe (Belgique, France, Allemagne, Hollande, etc.). L’importation du surgelé de pomme de terre est passée de 2000 tonnes à 6000 tonnes en trois ans. « Pour avoir 6000 tonnes de surgelé, il faut avoir 30.000 tonnes de pomme de terre, ce qui veut dire qu’il y a un marché que nos opérateurs perdent et s’il y a un investisseur qui fait le surgelé, ce sont des parts de marché importantes », a souligné M. SY.

Le DG de l’ARM est revenu sur la contractualisation. Il s’agit d’élaborer « un contrat à durée déterminée entre un exploitant et une entreprise qui stipule plusieurs conditions insérées dans un cahier de charge ».

Les parties prenantes ont eu à soulever plusieurs contraintes lors de l’atelier : diminution des emblavures à cause de l’urbanisation galopante et de la prolifération des industries extractives ; accès difficile au financement et aux intrants ; faible qualité des semences ; baisse de la fertilité des sols ; baisse des rendements ; absence de planification concertée entre zones de production ; volatilité des prix ; insuffisance des infrastructures de stockage et de conservation ; la qualité physique des lettres de voiture générées par le SYSTOCK…..

Une grande attention a été accordée au Système de Récépissé d’Entrepôt, une solution aux pertes post récoltes ; un outil de lutte contre le bradage des produits. « Il est présenté comme un document financier de garantie auprès des banques agréées, reposant sur deux éléments externes : le magasin agrée et le système bancaire » a noté son Directeur général Driss DIALLO. Il a ajouté « Aujourd’hui, avec leurs propres stocks, les producteurs peuvent disposer d’un levier de financement autant de fois qu’ils le souhaitent. Donc, il n’y a plus aucune garantie que les banques peuvent demander aux agriculteurs ».

Un autre outil important, le Marche d’Intérêt National, dont la création répond à un souci de stockage pour éviter les pertes post récoltes, veiller sur la qualité et la sécurité des produits. Une collaboration avec les petits producteurs, a été activée, notamment N GOMENE, a rappelé le Directeur General Abdoulaye MBAYE. Il a aussi souhaité une extension du marché pour la création des parcs à oignon, pomme de terre et légumes).

De son côté, la Direction de l’horticulture a noté l’importance de la formation (transfert de technologie et renforcement de capacité) ; la mise à disposition des quotas d’engrais aux faitières qui assureront leur distribution ; la numérisation de la cartographie des emblavures.

Selon le Fonds National de Développement Agro-Sylvo-Pastoral (FNDASP), représenté par Ngolo DIARRA, il y a lieu d’assoir le cadre juridique des interprofessions et de poursuivre le processus de leur formalisation.

La partenaire Société Africaine d’Ingrédients (SAF Ingrédients) a souligné que la transformation est un maillon incontournable pour l’explosion de la chaine de valeur oignon.

La Banque Agricole est revenue sur le fonds de commercialisation dont les conditions d’éligibilité ont été déclinées par Monsieur TOURE : dépôt et instruction des dossiers à l’ARM qui transmettra à la LBA. Les conditions de financement : les crédits sont plafonnés à 150 000 000 F pour un délai de 06 mois avec un taux d’intérêt de 05 %. Un apport personnel de 3% constitue une garantie financière au crédit consenti. Les frais de dossiers s’élèvent à 0,5 % avec un monitoring des stocks ».

BAYSEDDO, une plateforme numérique pour relancer l’agriculture au Sénégal, a présenté son système d’agrégation. « La structure a un projet d’infrastructure de 5 000 tonnes ; un projet de transformation d’oignon (en lanière) et de pomme de terre (en surgelé) » a souligné  Mamadou SALL.

Pour sa part, le représentant de la Coopérative pour la Promotion des Produits Agricoles (COOPPASEN) a demandé la diversification des institutions financières ; l’ouverture de ce type de rencontre aux établissements de micro finance ; l’élaboration de manuel de procédure pour la bonne gouvernance des plateformes ; le respect des engagements entre co contractants.

Les COMMERCANTS représentés par Moussa Ndao ont constaté la flambée des cours de l’oignon et de la pomme de terre sur le marché international. Certains ont souhaité la levée de la mesure de fixation de leurs prix.

Par ailleurs, des perspectives ont aussi été dégagées : disposer de variétés performantes adaptées ; instaurer le contrôle semencier (densité) ; intégrer les agro business dans l IPOS ; promouvoir la contractualisation ; planifier de manière concertée  la production et  la commercialisation ; appuyer et renforcer toute initiative publique et privée pour la construction d’infrastructure de stockage.

Entre autres recommandations : extension de SYSTOCK a d’autres plateformes et prise en compte des nouveaux prix ; la généralisation de la lettre de voiture ; le développement du modèle Marketplace pour faciliter la mise en relation entre les centres de groupage et le marché (commerçants, grandes surfaces et agrégateurs) ; le respect des itinéraires techniques requis.

Également a été demandé de : disposer de semence de qualité et hausse des quotas d’engrais. ; fertiliser les sols ; augmenter les superficies emblavées ; digitaliser toute la chaine de valeur ; assurer la transparence dans la gestion des plateformes de commercialisation.

Enfin le  souhait a été émis pour  la mise en place d’un comité de suivi composé de (MCOM, ARM, DHORT, LBA, producteurs, commerçants etc…) dont la mission sera d’assurer le suivi des recommandations.

 

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