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                    « Il faut des mesures de soutien, pour une transition sans heurt »

« Le reclassement du Sénégal hors de la catégorie des PMA (46 pays), impliquera aussi la suppression progressive des mesures de soutien international, notamment les financements concessionnels. D’ ou la nécessite d’une bonne préparation, pour une transition sans heurt, notamment en matière d assistance technique et de préférences unilatérales »

Lors des examens triennaux du Comité des Politiques de Développement (CPD) un organe consultatif du Comité économique et social des Nations unies (ECOSOC), tenue en 2021 et en 2024, le Sénégal du fait de ses performances économiques, a été évalué et retenu parmi les pays éligibles à la sortie des PMA. Les informations ont été données par Awa Maty BASSE, de la Direction generale de la Planification et des Politiques économiques , membre de la délégation sénégalaise à Abou Dhabi, lors de la 13eme conférence ministérielle d Abu Dhabi du 26 au 29 février 2024..

Des PMA ayant réalisé des performances comme le Sénégal, PMA depuis 2001, sont entrain de suivre le processus afin d’entrer dans la catégorie des Pays en Développement comme le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud. Pour cela, ils ont demandé une période de transition, afin de continuer de bénéficier des mesures de soutien internationales.

 «Le reclassement du Sénégal hors de la catégorie des PMA, impliquera aussi la suppression progressive des mesures de soutien international dédiées aux PMA, notamment en matière de commerce et de financement concessionnel” a soutenu la Coordonnatrice résident du Système des Nations Unies au Sénégal Aminata MAIGA. C’était  en 2023, lors de l atelier de validation du Rapport sur le profil de vulnérabilité du Sénégal et de l’Etude sur l’impact de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) sur les perspectives de transformation structurelle ».

Le Plan national de Développement (PND) et son Plan d’actions prioritaires (PAP) pour le période 2024-2028 ont été actualises, offrant ainsi « l’opportunité d’intégrer le reclassement dans le processus de planification nationale, en anticipant sur l’évolution des conditions extérieures clés », avait noté Mme MAIGA.

Ces deux études conduites sous le leadership du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération ont bénéficié de l’appui de la CNUCED et du Commissariat à l’Energie atomique (CEA), et permettront de mettre en exergue les goulots d’étranglement et les facteurs de mitigation des risques d’une sortie de la catégorie des PMA.

Le Sénégal a en effet, largement atteint le seuil de reclassement concernant le revenu national brut par habitant et avait atteint de justesse le seuil de l’indice du capital humain.

En effet, le reclassement du Sénégal hors de la catégorie des PMA, impliquera aussi la suppression progressive des mesures de soutien international dédiées aux PMA, notamment en matière de commerce et de financement concessionnel. 

Par ailleurs « l’entrée du Sénégal, pour la première fois, dans le cercle des producteurs de combustibles fossiles, devrait entraîner des répercussions considérables sur sa trajectoire de développement et consolider la dynamique de la transformation structurelle de l’économie et la crédibilité du Sénégal en tant que destination d’investissement viable » avait précisé madame MAIGA.

Le représentant du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération Allé Nar DIOP avait confié que le Sénégal a rempli, pour la première fois, deux des critères de sortie des catégories des pays les moins avancés :

– avec un revenu national brut (RNB) de 1 370 $ US

– et un indice de capital humain (ICH) de 66,1, à la faveur notamment des progrès accomplis dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE).

L’ICH concerne la santé et de l’éducation. “Les indicateurs comportant le taux de mortalité infantile, le taux de mortalité maternelle, la prévalence du retard de croissance dû à la malnutrition, ainsi que le taux brut de scolarisation dans le secondaire, le taux d’alphabétisation des adultes et l’indice de parité entre les sexes pour la scolarisation dans le secondaire”.

-« L’indice de vulnérabilité économique et environnemental (EVI) du pays reste largement au-dessus du seuil attendu. Les critères portent notamment sur : la part de l’agriculture, de la chasse, de la sylviculture et de la pêche dans le PIB ; la concentration des exportations de marchandises ; l’instabilité des exportations de biens et services…. Les indicateurs sont relatifs a  : le nombre de la population vivant dans des zones côtières de faible élévation ; la population vivant dans des zones arides ;  l’instabilité de la production agricole ;  les victimes de catastrophes….» selon la CNUCED.

“Pour sortir de la catégorie des PMA, un pays doit atteindre les seuils de sortie établis pour au moins deux des 3 catégories. Le CPD revoit la liste des PMA tous les trois ans. Il faut que pour chaque critère, les pays aient dépassé les seuils de sortie durant au moins 3 années d’affilée, pour garantir qu’ils ne retomberont pas en dessous”.

Selon Ale Nar DIOP « En ligne avec les priorités du PSE, le profil de vulnérabilité a identifié quatre domaines prioritaires :

-accélérer le changement structurel afin de renforcer la compétitivité,

– investir dans le capital humain pour la création d’emplois productifs,

-tracer une voie graduelle et inclusive de transition à une économie à faible teneur en carbone

-et mobiliser des ressources financières adéquates pour le développement durable »

Le travail élaboré sur les profils de vulnérabilité a découlé d’un processus mené en collaboration avec la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCD) et le Comité des politiques de développement (CPD) ». Le Comité des politiques de développement (CPD) est chargé d’examiner le statut des pays les moins avancés (PMA) et de suivre leurs progrès après leur sortie de cette catégorie. Il communique, par la suite, sa décision à l’ECOSOC et au gouvernement concerné », 

Processus de reclassement : le commerce demeure essentiel pour aider ces pays à accroître leurs revenus et à maintenir leur croissance.

En 2011, lors de l’adoption du Programme d’actions d’Istanbul (PAI 2011-2020), la communauté internationale s’était engagée à ce que la moitié des Pays les Moins avancés (PMA) soit évaluée selon des critères relatifs :

– au capital humain,

-au revenu et à la vulnérabilité.

Les pays déjà sortis ou en voie sont : le Botswana en 1994, le Cap-Vert en 2007, les Maldives en 2011, Samoa en 2014, la Guinée équatoriale en 2017 et Vanuatu en 2020, AngolaBangladeshCambodgeDjiboutiÎles Salomon, MyanmarNépalSénégal Lao, et Zambie, Comores, Sao Tomé-et-Principe et Timor-Leste, Kiribati, Tuvalu.

Le thème de la sortie de la catégorie des PMA a suscité un intérêt croissant à l’OMC depuis l’adoption de la Déclaration ministérielle de 2017, sur les PMA. Les décisions relatives au reclassement sont prises par l’Organisation des Nations Unies après les recommandations du Comité des politiques de développement, un organe consultatif du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC).

La Conférence Ministérielle de l’OMC, avait adopté une Décision permettant à : «Un Membre sortant de la catégorie des PMA de continuer de bénéficier de l’application des Procédures spéciales, pendant une période de trois ans, à compter de la date à laquelle la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies relative à la sortie d’un Membre de la catégorie des PMA prend effet »

La sortie de la catégorie des PMA est une étape dans le parcours des pays sur la voie du développement. Toutefois, la suppression progressive des mesures de soutien internationales associées à la catégorie peut entraîner des difficultés pour les pays reclassés dans leurs efforts d’intégration dans l’économie mondiale.

Ont été constatées des implications liées au commerce, après sortie de la catégorie des PMA. À la demande du Groupe des PMA, le Secrétariat de l’OMC, appuyé par le Cadre intégré renforcé, aide les PMA à mieux comprendre les incidences de la perte du statut de PMA.

Le rapport sur les impacts de la perte du statut de PMA sur le commerce offre une évaluation complète. Il examine les questions liées à : la participation des PMA au système commercial multilatéral, les possibilités d’accès aux marchés et l’aide au développement. Des mesures de soutien  sont prévus par leurs partenaires commerciaux et l’ensemble de la communauté internationale du développement en vue d’un reclassement durable. 

Mamadou DIEYE

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