Lait de cajou ; fromage de cajou ; patte de Cajou : biscuit aux noix de cajou ; crème glacée aux noix de cajou ; soupe aux noix de cajou. Tels sont, entre autres, des produits à base d’amande de noix de cajou. « Le rôle de l’industrie c’est de transformer des produits à haute valeur ajoutée » a rappelé le Ministre Serigne Gueye DIOP. Il a présidé le Comité régional de développement (CRD) spécial le 23 mai 2024, consacré à la campagne de commercialisation de l’anacarde, au titre de l’année 2024. C’était en présence du Gouverneur de Ziguinchor, Mor Talla TINE ; du Secrétaire général Makhtar LAKH, du Directeur du Commerce intérieur Bamba NDAO, du Directeur du SRE Driss DIALLO, du Coordonnateur de l UMOCIR Ousmane KA, des coordonnateurs de projets et Conseillers ; des représentants de l’Interprofession cajou du Sénégal (ICAS) ……
La région naturelle de la Casamance représente, à elle seule, plus de 95% de notre production nationale d’anacarde. « La filière anacarde est malheureusement insuffisamment exploitée dans notre pays, en raison de l’exportation à l’état brut des noix de cajou ».
Les exportations d’anacarde sont ainsi passées de 31 871 tonnes en 2018 à 148 443 tonnes en 2023 » a regretté le Ministre. Grace a la future transformation, sera dépassée la valeur financière de 70 milliards FCFA générée lors de la campagne 2023.
En attendant de renverser la tendance, Serigne Guèye DIOP veut favoriser le retour des exportations d’anacarde par la voie maritime à partir du port de Ziguinchor, dès cette année. Pour assister les exportateurs et leur faciliter le transport par voie maritime, des décisions sont nécessaires :
– « l’octroi, par l’Agence nationale des affaires maritimes, d’autorisations permettant aux acteurs de « disposer suffisamment de navires afin de résorber le gap de la capacité de chargement tant décrié par les exportateurs ».
-l’opérationnalisation des services de l’administration des douanes, ainsi que du système informatique Gaïndé, afin de faciliter toutes les procédures de dédouanement et la mise à niveau du port de Ziguinchor »
La transformation de l’anacarde demeure toujours très marginale, ne représentant que moins de 3% de notre production locale. « L’anacarde qu’on vend aujourd’hui à 700 francs CFA le kilogramme permet de produire, si elle est transformée, une valeur de dix-mille francs CFA à quinze mille francs CFA » a rappelé le Ministre.
Pour préserver la filière, l’État du Sénégal avait pris, en 2017, sur proposition des acteurs de ladite filière, une mesure portant interdiction d’exporter le cajou par voie terrestre. En outre, il a mis en œuvre le Projet de l’Agropole Sud et le Projet d’Appui à la Compétitivité de l’Anacarde sénégalaise (PACAS). « Le PACAS a mis à la disposition des acteurs de l’Interprofession cajou du Sénégal (ICAS) divers outils et équipements de renforcement et de promotion de la valorisation locale de l’anacarde au titre de l’année 2023. A titre illustratif, deux lignes modernes de transformation d’anacarde d’une capacité de production de 500 kg d’amande par jour et par ligne sont en cours d’installation à Simbandi Balante (région de Sédhiou) et à Ziguinchor (quartier Cadior) » a signale le Ministre. Il a promis que ces lignes seront complétées avant la fin de l’année 2024 par quatre autres lignes modernes de transformation d’une même capacité de production d’amande.
Vers la création de 45 Agropoles dans les cinq prochaines années
En présence du directeur de l’Agropole Sud, Djily LO, le Ministre a aussi visité a Adeane, le Projet de l’Agropole Sud, (mangue, noix de cajou) « Le pôle de la région naturelle de la Casamance centralisera des unités de transformation de la mangue en divers produits (jus, marmelade, mangue séchée, vinaigre, pulpe) et d’autres produits forestiers tels que le « madd ». Nous n’allons pas nous arrêter à ces produits végétaux. Nous allons ajouter des produits animaux tels que la volaille et l’élevage bovin » a promis le Ministre.
Le projet de l’Agropole Sud d’un cout de 57,6 milliards de francs FCFA a été mis en place par l’Etat du Sénégal et ses partenaires au développement (BAD, BID) pour améliorer les conditions de vie des populations.
Le niveau d’exécution des travaux de l’agropole sud est à 55% mais, le Ministre veut l’inaugurer à la fin du mois d’octobre. « J’ai demandé au directeur que j’aimerais bien qu’à la fin du mois d’octobre revenir ici avec le président de la République pour inaugurer cet agropole dont la construction a trop longtemps duré. Nous allons l’inaugurer cette année parce que nous avons besoin de créer de la valeur, des débouchés pour les agriculteurs et les producteurs d’anacarde et de la mangue ».
Il a également demandé au directeur de l’Agropole Sud d’accélérer les travaux de l’unité de Kolda et de tout faire pour que Oussouye en fasse partie. « Nous allons en faire quarante-cinq dans les cinq années qui viennent. D’abord huit dans les huit pôles de notre projet politique et ensuite dans les 14 chefs lieu de régions et dans les quarante-cinq départements » a-t-il promis.
Serigne Guèye DIOP a également, lors de sa tournée, visité la société du domaine industriel et le marché Tilène de Ziguinchor.
Pour sa part, le Chef du Service régional du Commerce de Ziguinchor Adama Ndiaye Commissaire aux Enquêtes économiques, dans sa présentation, a rappelé que des mesures d’accompagnement ont été prises, notamment :
-le dragage du port de Ziguinchor sur une profondeur de 7,5 m pour 21 milliards FCFA ;
-la connexion du port au système Gaindé ;
-la Formalisation du travail H24 au port ;
– la mise à disposition par le COSAMA de 02 bateaux le DIOGUE et le DJILOR pour le transport de conteneurs et le transport en vrac ;
-La Présence de l’ASEPEX pour la délivrance des certificats d’origine ;
-financement de la commercialisation pour 12 milliards pour la campagne 2020 sans garantie avec un taux d’intérêt de 8%, grâce a l’appui de l’Etat.
Toutefois, des contraintes demeurent selon Adama NDIAYE
-L’enclavement et la petite taille des exploitations familiales ;
-Le manque d’aires et de magasins de stockage des productions ;
-L’accès difficile au crédit des producteurs et l’absence de mécanismes et produits financiers adéquats et adaptés à la filière ;
-La non formalisation des acteurs ;
-Le problème de l’emballage et le défaut de code à barre ;
Enfin il a été recommandé, a l’issue du CRD de :
–Renforcer les capacités de transformation des Unites par l’acquisition d’équipement modernes ;
–Faciliter l’accès à un financement adapté aux besoins, auprès des banques de développement de l’Etat (BNDE, LBA, etc) ;
-Faciliter l’accès a la matière première pour les transformateurs par la mise en place de stocks de sécurité pour faire face à la concurrence des exportateurs,
-promouvoir les recettes et les plats a base de cajou dans les hôtels, les restaurants, les séminaires
-Adopter un cadre juridique fixant les règles relatives à la commercialisation de l’anacarde
-Créer un organe chargé de la régulation du suivi et du développement des activités des filières