FINANCEMENT DES PME-PMI :
Porter le volume du financement des PME/PMI à 3000 milliards FCFA
par les institutions financières de 2024 à 2028
« Formalisation et accompagnement du secteur informel, à travers la mise en place d’un régime fiscal spécial pour les PME, TPE, et MPME, le renforcement de l’offre de produits financiers adaptés aux besoins de financement des entrepreneurs, la facilitation de l’accès aux marchés et la mise à niveau des unités économiques »
Mettre en place d’une structure de gouvernance du programme pour le financement massif et sécurisé des Petites et Moyennes Entreprises au Sénégal. C’est l’une des recommandations de l’atelier
sur le programme de financement massif et sécurisé des PME-PMI, présidé le 29 octobre 2024, par le Secrétaire d’Etat au Développement des PME-PMI, Monsieur Ibrahima THIAM.
La rencontre qui a vu la présence de la directrice du projet « ACCES », Julia KARTZ, celle du Président de la Confédération nationale des Employeurs du Sénégal (CNES), Adama LAM et des représentants des institutions financières et services d’appui au Pme-Pmi. Elle vise à identifier les moyens de porter le volume du financement des PME/PMI à 3000 milliards FCFA, contre seulement environ 500 milliards en 2023.
C’est dans ce sens que le programme pour le financement massif et sécurisé des PME qui a été élaboré porte l’ambition « d’être le référentiel des politiques sur l’accès au financement des PME ».
Selon le Secrétaire d’Etat au Développement des PME-PMI, cet atelier est une réponse à la directive du Chef de l’Etat, Son Excellence Bassirou Diomaye FAYE, indiquant « au Gouvernement l’urgence d’une évaluation intégrale des dispositifs publics existants ainsi que la nécessité de promouvoir un cadre national robuste et souverain pour impulser le financement adéquat de l’économie lors de la présentation du référentiel Sénégal 2050 ».
Les PME/PMI représentent une part significative du tissu économique sénégalais mais rencontrent d’importantes difficultés d’accès aux financements. Ce manque d’accès aux ressources financières freine leur développement, limitant leur compétitivité et leur capacité à se pérenniser sur le long terme.
En effet, les exigences de garanties et les contraintes d’accès au crédit restent des obstacles majeurs, empêchant ces entreprises de se développer de manière optimale. De plus, l’absence de financements adaptés et de soutien institutionnel impacte directement leur compétitivité sur le marché national et international.
Ainsi, un programme stratégique de financement massif a été adopté lors du forum de la PME en juillet 2023. L’objectif principal de ce programme, soutenu par la GIZ et l’Agence de Développement et d’Encadrement des PME (ADEPME), est d’aligner les priorités de financement et de renforcer les PME en matière de compétitivité et de durabilité.
Dans ce programme, un point central est la mise en place d’un comité élargi de suivi des réformes, visant à garantir une gouvernance efficace et inclusive afin d’assurer une coordination et une mise en œuvre optimisée des réformes proposées.
Ces réformes comprennent, entre autres, l’implémentation d’un guichet unique pour centraliser les informations et faciliter l’accès aux services et appuis dédiés aux PME. Cette approche de guichet unique vise à simplifier les démarches administratives et à rendre les solutions d’accompagnement plus accessibles pour les entreprises.
Le Secrétaire d Etat a par ailleurs insisté sur la nécessité d une fiscalité adaptée aux réalités des PME, favorisant ainsi un environnement propice au développement de ces entreprises. La mise en place de fonds d’amortissement et de garanties plus accessibles, pour encourager les banques et autres institutions financières à accorder des prêts à long terme, essentiels pour le développement de l’écosystème entrepreneurial.
Pour le Secrétaire d’Etat Ibrahima THIAM, « Les études récentes ont montré que jusqu’à présent, très peu de PME/PMI ont accès au financement, à cause notamment, de leurs difficultés à fournir une information financière fiable et exhaustive mais également les garanties nécessaires. Or, les services des structures d’appui et d’encadrement (SAE), des cabinets de conseils et des experts comptables ne sont pas toujours accessibles aux PME/PMI », dit il.
Le Secrétaire d Etat a relevé que : « La conséquence est que les banques n’octroient qu’une toute petite partie de leurs crédits aux PME qui estiment que les conditions du prêt ne sont pas généralement attractives. Il en est de même des systèmes financiers décentralisés qui ont du mal à octroyer des crédits à long terme. Au bout du compte, les PME/PMI éprouvent d’énormes difficultés pour rembourser leurs crédits ».
S’agissant du dispositif de la BCEAO, « les solutions qu’il a pu apporter sont à saluer en permettant d’accroître l’encours de crédits accordés aux PME/PMI, par les banques, en juin 2023, à 600 milliards de FCFA, soit 9% du portefeuille total des crédits alloués par les banques ».
La coopération allemande à travers le projet « ACCES» soutient les Pme sénégalaises.
Ulrike EBELING, directrice résidente du bureau régional de la GiZ a rappelé que : « Seuls 9% du portefeuille de prêts des banques au Sénégal sont consacrées aux MPME qui représentent 98 % des 400 000 entreprises recensées en 2018 par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) ».
Ainsi, pour apporter des solutions concrètes à cette problématique, « en 2022, la DPME, la BCEAO, le BOS, ADEPME et le projet « ACCES » de la GiZ avaient lancé un « cadre de concertation » afin de permettre aux acteurs de l’écosystème des PME de diagnostiquer les difficultés d’accès au financement.
Elle conclut que : « depuis leur adoption, les réformes de ce programme tardent à être mise en œuvre. La forte volonté des nouvelles autorités à trouver des pistes de solutions pour un meilleur accompagnement des PME/ PMI, avec comme élément central le financement, nous rassure ».
Le 14e Salon international des industries et techniques agro-alimentaire (SIAGRO)
Ce salon rassemble les professionnels de l’industrie agroalimentaire et des agro-industries des régions de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, ainsi que les investisseurs, les acheteurs et les prestataires de services a été lancé 29 au 31 novembre 2024 au CICES. Il réunit plus d’une centaine d’entreprises venant de 7 pays différents, révèle Fama Samb KANE, commissaire du salon qui se tient tous les deux ans. Le thème retenu : « Cultiver l’avenir : innovation et durabilité pour une industrie agroalimentaire prospère ».
Ainsi, les objectifs poursuivis sont, entre autres :
-de favoriser un marché régional et international de l’industrie agricole de l’Afrique de l’Ouest ;
-de contribuer à la promotion du développement de la production locale et à la mobilisation des ressources financières ;
-de promouvoir et développer l’agriculture par l’augmentation de la production, l’autosuffisance alimentaire, la transformation, et le conditionnement des produits ;
– de développer des partenariats financiers et techniques par le biais d’investissements directs, de microfinance et de solutions financières innovantes.
Le thème de cette année, « Cultiver l’avenir : innovation et durabilité pour une industrie agroalimentaire prospère», s’inscrit en droite ligne avec notre nouveau référentiel Sénégal vision 2050 qui place l’agriculture au cœur de ses priorités », a relevé le Secrétaire général du Ministère de l’Industrie et du Commerce, Makhtar LAKH, qui présidait la cérémonie officielle d’ouverture du SIAGRO. Il a noté que « l’innovation doit être l’élément central pour transformer nos produits agricoles. Le Sénégal dépense beaucoup de ressources dans l’importation des produits alimentaires, soit 1070 milliards F cfa dépensés en 2022. Donc, beaucoup d’emplois sont exportés vers ces pays. Si nous voulons inverser la tendance, il va falloir que nous développions l’agriculture et aussi la dimension transformation ».
De son côté, Caterina Bertolini, ambassadrice de l’Italie au Sénégal, trouve que l’innovation et la durabilité sont la clé pour garantir un avenir prospère et solide notamment dans le secteur agroalimentaire. « L’Italie peut contribuer à générer efficacement plus de valeur ajoutée au Sénégal dans les domaines de l’agriculture grâce à son expertise, son savoir-faire et ses technologies. Pour atteindre véritablement la souveraineté alimentaire, nous avons besoin d’une industrie agroalimentaire prospère. Pour y arriver, il y a la nécessité de disposer d’infrastructures solides, de pratiques agricoles innovantes et durables ainsi que d’une formation moderne pour les agriculteurs ».
Quatrième édition du mois du consommer local
Du 22 octobre au 2 novembre 2024, eu lieu la 4ᵉ édition du mois du consommer local tenue à la Place de la Nation, ex-Place de l’Obélisque, à Dakar. Cet événement avait été placé sous le thème central « Consommer local, un levier de développement industriel, de compétitivité et de résilience des économies de l’UEMOA », rassemblera divers acteurs et promoteurs de l’économie locale.
M. Ibrahima Thiam, Secrétaire d’Etat au Développement des PME-PMI, et Président du Comité national d’organisation du Mois du Consommer Local, avait présidé les cérémonies de lancement et de clôture. Il a eu à tirer un bilan très satisfaisant en termes de qualité de participation et de mobilisation des acteurs, professionnels comme consommateurs. Il avait ainsi remis des attestations aux différents exposants venus de toutes les régions du Sénégal.
Les PME invitées à tirer profit de la transformation digitale
« Les PME sénégalaises à davantage se tourner vers la transformation digitale en vue d’être “plus compétitives” au cours d’un panel organisé dans le cadre du mois du consommer local. La transformation digitale dans les PME est “nécessaire pour l’industrialisation du Sénégal” a relevé le directeur des Petites et moyennes entreprises Henry Fall CARVALHO, 28 oct 2024 lors d’un panel sur le consommer local.
Pour sa part, Marie-Rose FAYE a souligné l’urgence d’accompagner les PME-PMI transformatrices, en vue de la souveraineté alimentaire. Pour elle, la transformation des produits agricoles est très faible au niveau des filières de la noix de cajou, de la mangue et des produits maraîchers.
Elle a affirmé que « la balance commerciale du Sénégal est fortement déficitaire. Citant l’ANSD, un déficit de 3 986 milliards de francs CFA en 2022 contre 2 494 milliards de francs CFA l’année précédente ; une hausse des importations de 2 171 milliards de francs CFA et une hausse moins importante des exportations, qui est de 976 milliards en 2022 ». Elle est persuadée que « la principale solution à cette situation consiste à travailler sur l’import-substitution, avec une hausse de la transformation de nos matières premières ».
L’ADEPME, dispose de deux centres de démonstration technologique, d’incubation et de prestation de services à Dakar et à Sokone”, permettant de promouvoir la petite industrie et la valorisation de nos ressources locales.
Autres activites
Le concours du Meilleur Boulanger de pains aux céréales locales a été remporté par Ibrahima Sow de la Boulangerie Alima (Guédiawaye). Fatou Diop a reçu le Prix de la Meilleure innovation.
Masterclass au Mois du Consommer Local organisé à travers deux entreprises innovantes :
– Dialibatou Café : Ouvrir son capital, un levier efficace de financement de l’entreprise (Témoignage du Fonsis)
– C3A Kinkéliba Cocktail : Formation et financement de l’entreprenariat innovant, un exemple réussi dans la chaîne de valeur du Kinkéliba
FIDAK
sous le thème « L’événementiel économique au service de la promotion touristique »
Le Centre International du Commerce Extérieur du Sénégal (CICES) a officiellement lancé, ce 24 octobre 2024, les activités promotionnelles de la 32ème édition de la Foire Internationale de Dakar (FIDAK) prévue du 28 novembre au 15 décembre 2024, correspondant au 50ème anniversaire de la manifestation (1974-2024) a précisé le Directeur général Justin CORREA.
Pour cette édition, deux pays ont, exceptionnellement, été choisis comme Invités d’Honneur, notamment la Guinée et le Rwanda.
Ainsi, le Forum scientifique, organisé dans le cadre des Journées économiques de la FIDAK, sera axé autour de ce secteur hautement stratégique de l’économie sénégalaise.
M. Mouhamadou Moustapha THIOUNE, Secrétaire Général du Ministère de du Tourisme et de l’Artisanat, a relevé que « la FIDAK est une plateforme incontournable pour le secteur, permettant d’établir des liens solides entre les acteurs économiques et les artisans. Cet événement est en parfaite adéquation avec la vision de développement économique et touristique du Sénégal ». Makhtar LAKH, Secrétaire Général du Ministère de l’Industrie et du Commerce, a évoqué l’importance de cette Foire dans le cadre du développement des échanges commerciaux. « Cette foire est l’occasion rêvée pour renforcer les relations économiques entre le Sénégal, la Guinée, et le Rwanda ».